Éclairage public : essai sur la définition d’un service public

juillet 9, 2020 0 Par Laurent Debrot

Si l’extinction de l‘éclairage public au cœur de la nuit ne fait plus débat, ce n’est pas le cas de ses horaires. Depuis peu, le Val-de-Ruz est devenu la plus grande commune de Suisse à éteindre ses lampadaires et même probablement la seule commune au monde à éteindre son éclairage alors que des transports publics y circulent encore. Affirmation non vérifiée qui salue plutôt la qualité de la desserte tard le soir.

Paradoxalement, c’est cet horaire audacieux qui a convaincu les derniers récalcitrants du Conseil général de la commune qui a finalement accepté la mesure à l’unanimité moins une abstention. Avec quels arguments ? La responsabilité individuelle.

C’est l’occasion d’essayer de redéfinir ce qu’est un service public et à quels principes il devrait répondre

·      L’universalité : profiter autant que possible à chaque citoyen.

·      La proportionnalité : répondre à un besoin de manière adaptée dans un cadre économique et environnemental donné.

·      La subsidiarité : offrir une prestation qui ne peut pas être fournie par un autre niveau institutionnel ou individuel.

Concernant l’éclairage public, si le premier critère ne pose pas trop de problèmes, les autorités doivent se positionner sur les deux suivants.

Proportionnalité : Quel type d’éclairage veut-on offrir à la population selon les différentes heures de la nuit ?

Subsidiarité : Au cœur de la nuit, n’est-ce pas aux propriétaires d’assurer l’éclairage de leurs maisons avec des lampes à détection de présence s’ils jugent cette mesure utile à leur sécurité ? D’autre part, s’il est admis que les véhicules, assurent leur propre éclairage, ne peut-on pas attendre que les piétons en fassent de même au cœur de la nuit, sachant que la plupart ont sur eux un smartphone avec éclairage ou peuvent s’équiper à bon compte d’une lampe de poche performante ?

Un soir, des jeunes dans le dernier bus arrivant au Val-de-Ruz, m’ont confié : « On est déjà vachement content que la commune nous organise un transport après minuit, on n’a pas besoin en plus qu’elle maintienne allumés ses 2200 lampadaires pour nous. Pour s’éclairer, on se débrouille très bien tout seul !.